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Contre la valse des déraisonnables, une contredanse amiable quoique risquée

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Certaines personnes malicieuses prennent un malin plaisir a falsifier les pensées génuines des autres pour se donner raison ou prétendre avoir raison. J’aurais cette impression eu égard à certaines de mes opinions concernant les hommes politiques de chez nous qu’elles seraient mal venues et jetteraient certains dans un état d’indisposition mentale. Au lieu de dire que je m’en fous ou qu’ils ont leurs raisons j’ai les miennes, je préfère élucider puis consolider ma position. Car, à la vérité, il ne s’agit nullement de mes opinions personnelles comme écrites sur du parchemin métallique, mais des impressions désintéressées comme il est permis à tout Homme d’en avoir.

Je veux croire que j’ai été créé avec une parcelle de l’esprit divin pour éprouver un peu de respect et de mansuétude pour la personne humaine quelle que soit la couleur, le rang social et économique ou le niveau d’éducation. Quant aux hommes dont je vais faire mention ici, il prend plus que du courage – mais l’apprentissage à un certaine dimension de vérité ou même l’admission à un état de pensée inaccessible au vulgaire, à l’envieux et à l’haineux – pour les envisager, voir les nommer ou déclarer pour eux un certain niveau de sympathie. Tant qu’ils sont exécrés à juste titre ou gratuitement même pour des raisons que la raison ou que les déraisonnables ignore(nt). Personnellement, je ne hais pas pour haïr, ni je n’aime rien que pour assouvir ma soif de confort sur la naïveté ou sur la ruine d’autres hommes. Certaines attitudes me vont tout droit au cœur, et que suis-je pour priver leurs délégataires de mon humble estime.

Quand j’ai vu, parmi des dizaines d’exemplaires dans l’histoire de l’humanité, des hommes comme François Duvalier, ‘armé d’une plume et d’un revolver’, sacrifié sa vie (mort à 64 ans), et celle de son fils Jean-Claude Duvalier (mort à 63 ans), les deux de désenchantement et d’épuisement à coups sûrs pour dire ‘qu’il faut que quelque chose change dans ce pays’, et donner un commencement d’existence à une classe d’hommes. N’est-ce pas que François Duvalier l’a dit, tout au début de sa carrière politique,  bien longtemps avant Jean-Paul II qui l’a lui-même retourné beaucoup plus tard contre son fils Jean-Claude. Quand, jeune médecin, victime de nos pratiques sociales, il l’a dit je n’existais pas encore, mais j’ai lu et j’ai compris. Je comprends qu’il ne s’annonçait pas lui-même, mais l’avènement d’une apocalypse sociale brutale.

Et apocalypse fut survenue, peut-être contre son gré, mais pas forcement par lui ou de lui mais par la persistance rêche et revêche d’une réalité sociopolitique pourrie. L’apocalypse fut survenue et l’apocalypse s’empire parce que le mal qui l’a toujours provoquée persiste encore sous d’autres formes, par l’entremise d’autres agents fatals, d’autres suppôts du mal haïtien, la plupart quémandeurs de justice a genou aujourd’hui faiseurs d’injustice sur un piédestal.

La réalité d’aujourd’hui montre bien que les Duvalier avaient échoué à bien des points de vue, surtout du relèvement du statut économique du vrai pays. Mais ne devaient-ils pas essayer de donner un regain de dignité aux nègres haïtiens sacrifiés et réduits aujourd’hui à sa plus simple expression ? L’estime de certains réside dans le fait qu’ils avaient essayé.

Quand j’ai vu Jean-Bertrand Aristide, ramassé un enfant garçon abandonné aux mouches et maladies incurables, à même le sol truffé de détritus nocifs de Cité Soleil et l’a posé sur son estomac ; puis, quelques heures plus tard ce même jour, asseoir face-à-face dans son salon privé de Tabarre un gros blanc bouffi de graisse et autres, Ambassadeur d’outre-mer et une humble dame, forcement squelettique, marchande de pain en détail du parage. Ce même Aristide fut le premier mandataire Haïtien à élever au rang de Ministre d’Etat un musicien haïtien (Herman Nau,  batteur du Tabou Combo). Avant cet épisode, un musicien n’était qu’un musicien, un faible pourcentage n’était permis que de devenir notable vendeur de plaisir notoire.

Quand j’ai vu Martelly embrasser sa servante la première, même avant sa femme, après son élection à la présidence, geste symbolique  comme pour dire merci à cette fille de paysans aux mains calleuses qui a fait frire ses bananes pesées et laver les fonds des sous-vêtements de la maisonnée. Puis il les fait danser et il danse pour eux aux moments opportuns devenant ainsi l’acteur et le spectateur d’un théâtre insipide que devient la réalité sociopolitique haïtienne.

Quand j’ai vu Préval, pleurer sous les yeux attentifs de sa femme Elizabeth, après le séisme de Janvier 2010 au cours de la manifestation protestante qui avait vu des centaines d’humbles haïtiens, hommes, femmes et enfants habillés de blanc, déambulant en face du Palais effondré, chantant pour l’avènement d’un certain espoir pour cesser de pleurer un moment ou deux de leur désespoir certain. Dans ces larmes, il avait voulu laver les péchées de ceux-là qui avaient siégé avant lui et qui siégent encore aux timons des affaires économiques de la nation. Puis quand j’ai vu le même Préval, dans une vidéo intime, peu de jours après son agonie, peu d’heures après son inhumation, dansant avec ses servantes, jubilant au milieu de ses garçons de cour pour montrer et démontrer son appréciation de leur service et leur donner en même temps goût à la vie, les faire comprendre en quelque sorte qu’elles aussi méritent les embrassades et les accolades d’un fils de Ministre devenu lui-même Président de tous les Haïtiens.

Mon estime pour ces hommes précités parmi une toute petite poignée d’autres est inconditionnelle et un fait acquis. À travers leurs attitudes magnanimes à l’endroit de l’humanité haïtienne et de la personne humaine en général est reflété ce que devrait être la perception des petites gens et de l’Homme haïtien en général.  Ainsi, la cabale peut vraiment s’agiter tant qu’elle veut, qu’elle ne me change pas. J’ai mes raisons,  le beau monde a les siennes. C’est que simplement la parcelle de raison divine placée en moi à la naissance, je ne l’ai inondée d’aucune folie ni d’aucune fureur.