Raquel
Raquel rassemblant en sa personne, et en ses rêves restés debout
Quoique basculés, bousculés et maculés de refus et d’indifférence,
La majesté d’Anacaona, la sublimité de Choucoune célèbre Marabout
La douce résignation de Nedge vendant ses fesses et ses hanches nues
Et ses vertus bafouées dans une compétition à la fois farfelue et dramatique.
Raquel qui nous rappelle l’effarement énorme de Ti Saintanize
Devant la persistante méchanceté de la quotidienneté des choses
Raquel qui a ranimé pour un moment mais pour toujours
L’espoir du terroir, la résurgence de nos croyances aux lendemains meilleurs
Raquel qui représente l’espoir d’un rêve mort mais qui n’est pas défunt
Raquel à travers laquelle nos éternelles Anacaona, Choucoune Nedge et Sainanize
Reviendront à la vie pour crier un beau jour la victoire
Cette victoire éternelle sur les forces du mal qu’une couronne ne donne pas
Mais que le courage et la persévérance procurent aux Raquel qui croient et rêvent.
Fut une autre fois la France avec les vertus téméraires et rares
D’une Haïti en eue de nouvelles victoires pour affermir sa renommée
Pour ajouter d’autres palmarès encore plus convaincants à ses lauriers historiques Renouvelant Vertèbres et la Crête à Pierrot ce fut Raquel l’impeccable et l’inattaquable
Armee d’une intelligence au-dessus de la moyenne, de deuz lèvres inoubliables
De deux jambes de gazelle et de deux yeux le lynx
Montant à l’assaut de toutes les féminités exacerbées et de beautés universelles
En quête d’assurer la suprématie des veilleuses civilisations
Raquel, partie pour une nouvelle conquête qui se voudrait incontestable
Au nom des premiers républicains nègres du monde.
Raquel qui, pour une autre fois historique et de mains fébriles,
A voulu coudre les morceaux désormais en lambeaux de notre bicolore
Raquel-Annaise qui a gouverné dans un moment de suspense agonisante
La rosée de nos nouvelles espérances qui refusent de voir le jour.
Raquel-Anacaona, Raquel-Catherine Flon, Raquel-Madan Colo
Raquel Choucoune, Raquel-Nedge, Raquel Saintanize
Raquel-Mariela grimpant en talons et toute maquillée d’atouts tropicaux
Le mât-de-cocagne des préjugés tenaces qui refusent de courber l’échine
Même devant la grâce, le talent, l’élégance et le spiritualisme incontournable.
Rachel, tu étais montée à l’assaut des forces néfastes à nos espérances confondues
Pour un regain d’espoir à ce qui devait être d’hier mais qui attend encore demain,
Et en arrivant, tu as trouvé visage de plâtre, conscience d’acier et cœur de bois
Mais hélas, tu n’es pas retournée bredouille mais un peu confondue
Car tu as tenu en haleine l’ancienne Europe et la belle France
Tu as mis aux prises la Citadelle Laferrière et la Tour-Eiffel en un duel corsé
La petite fille d’Anacaona a fait trembler la Gauloise aux yeux bleus
Et par toi, la Perle enfouie, le phare éteint et la cathédrale tombée avaient failli renaître.
Ernst Delma 2/23/2017